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Cymé

Présentation du Studio.

Qui se cache derrière Studio Cymé?

Agnès Denat et Violaine Auzuech

Depuis quand le studio existe?

Agnès a créé le studio début 2015.

Combien êtes-vous de designers?

Nous sommes deux designers associées.

Travailles-tu avec des designers freelances?

Oui tout à fait, c'est l'essence même de notre studio, nous fédérons plus de 80 talentueux designers.

Travailles-tu avec des stagiaires?

Cela nous arrive parfois oui,  pour nous assister sur de la création, de la communication ou du commercial.

Racontes-nous ton parcours.

A : J'ai étudié le design produit et industriel aux Arènes de Toulouse. Après mon DSAA, je suis rentrée à Paris pour achever ma formation par un M2 co-habilité entre l'ENSCI et la Sorbonne. J'ai débuté comme designer produit et packaging dans le secteur du luxe et de la communication, où je suis passée par plusieurs agences avant de rejoindre le bureau de style d'un fournisseur d'accessoires de mode et de produits textiles. Quelques années plus tard, s'il ne faisait aucun doute que j'avais trouvé ma voie c'est le besoin de liberté créative qui s'est fait ressentir! J'ai donc pris mon courage à deux mains et quitté mon poste pour assouvir ma passion pour les imprimés! 

V : J’ai fait une licence d’Arts Appliqués à Toulouse en me spécialisant en textile la dernière année. J’ai ensuite découvert l’Ecole Supérieure d’Art Françoise Conte à Paris, une école spécialisé dans le design textile. Et j’ai tout de suite eu envie de faire cette école. À la sortie de celle-ci, j’ai fait un stage en tant que décoratrice événementielle chez Dalloyau et j’y suis finalement restée 1 an en CDD. Ce métier me passionnait mais j’ai profité de la fin de mon contrat pour retourner vers le milieu du dessin textile. J’ai donc exercé pendant deux ans le métier de Styliste/ Infographiste pour une marque de linge de maison enfant. Cette expérience m’a vraiment enrichie et a confirmé que c’était le métier que je voulais toujours faire. Et puis, au bout des deux ans, l’envie de me lancer en freelance était très présente et c’est donc ce que j’ai fait ! Peu de temps après j'ai rencontré Agnès, au départ j'ai rejoint le studio comme designer et puis quelques mois plus tard nous avons décidé de nous associer.

Décrivez-nous ton style.

C'est une question complexe car Cymé propose autant de styles différents que de designers présents au sein de sa communauté ! Mais nous essayons d'être cohérentes dans les profils créatifs que nous représentons, de même que dans le choix des imprimés que nous sélectionnons. Quand nous montons nos collections, nous sommes très sensibles aux gammes colorées et à l'originalité des dessins, nous aimons les pattes fortes qui se démarquent.

Quelles sont tes inspirations/influences principales?

A : Comme je suis une passionnée d'Histoire, je pioche toujours mille et unes références dans des périodes aussi diverses que variées. Je peux passer des heures à fouiller dans les archives de Forney, à me perdre dans des revues d'architecture, ou dans les infimes détails d'une peinture. Je lis aussi beaucoup ce qui influe forcement sur mon imaginaire !

V : J’ai un peu une passion pour le travail de Matisse et de Rousseau dont je m’inspire régulièrement. Autrement je suppose que je suis inspirée par ce que je vois/vis au quotidien… pour faire original.

Le lieu qui t’inspire le plus?

A : J'ai eu la chance de découvrir l'île de Java il y a deux ans déjà. C'était un voyage mémorable et inspirant sur tant d'aspects que j'y puise encore des influences. La culture et l'histoire du textile, du décor et du motif y est très présente ce qui en fait un destination de rêve pour un designer textile ! La végétation y est luxuriante, les paysages fabuleux, entre jungle, volcans et mer, j'y ai trouvé de quoi nourrir d'innombrables ambiances, gammes, et formes pour mes dessins.

V : Les jardins (d’absolument partout).

Qu’est-ce qui a déclenché ta passion pour les imprimés?

A : Je ne pourrais pas dater ça précisément mais je me souviens que ma passion pour le dessin et l'ornement déjà bien présente au primaire car je décorais avec de jolies frises et de petites enluminures la plus part des titres et des marges de mes cahiers d'école.

V : Les millions de bouts de tissus que ma grand mère gardait dans un tiroir pour coudre des vêtements à nos poupées. Ils étaient tous trop beaux avec leurs imprimés différents.

Ton premier souvenir imprimé.

A : Le papier-peint feuilles de palmier tissé or et beige du salon de l'appartement de mes parents, je devais avoir dans les 2/3 ans, mais il m'a tellement marqué qu'il m'a inspiré un motif qui se trouve être le premier imprimé que j'ai vendu!

V : Un motif tellement kitsch. Avec de grosses fleurs rose fushia sur un fond rayé bleu turquoise et blanc. (Un imprimé qui vient du tiroir des bouts de tissus.) Il faut savoir que je l’ai ramené depuis le fin fond de l’Aveyron jusqu’à mon appart parisien…tellement il est merveilleux.

Décris ton processus de création.

A: Je me fixe un thème, je fais une grosse session de recherche iconographique, ensuite je défini une première gamme colorée avec laquelle je vais dessiner les éléments qui constitueront mon motif. Puis je coupe, je scanne, je nettoie, je compose et je raccorde.

V : Généralement j’essaie de composer mon motif sur un croquis rapide et ensuite je commence à dessiner. Mais au final c’est toujours complètement différent de ce que j’ai fait sur le croquis…

Quel est ton médium préféré? Et pourquoi?

A : Ça varie au fil des saisons et des envies mais je reviens souvent au stylo technique noir à pointe très fine, type Muji, Micron ou Rotring. J'aime bien l'abondance de détail que cela permet et en plus ça me laisse libre d'imaginer toutes les colorations que je veux une fois passée sur l'ordi.

V : J’adore Photoshop car je peux modifier les couleurs à l’infini et que je ne me mets pas de la peinture partout..mais je ne pourrais pas faire uniquement du numérique, la gouache et l’aquarelle sont deux autres médiums que j’aime utiliser notamment pour dessiner des paysages.

Quelle musique écoutes-tu en travaillant?

On cultive un certain éclectisme ! Par exemple on peut commencer une journée sur du classique et la finir sur du Booba sans problème. Parfois on passe la journée dans un silence religieux, ou à contrario on va chanter très fort et (très) faux, on ne peut pas prévoir à l'avance le nombre de décibels qui filtrera sous la porte de notre atelier!

Quelle est la partie que tu préfères dans ton métier?

A : Évidement j'adore dessiner, mais ce que je préfère dans notre métier c'est de voir nos dessins produits, quand on les retrouve portés ou chez des gens , j'aime l'idée qu'ils mènent leur petite vie après que nous les ayons terminés!

V : J’hésite entre le moment où je commence un dessin avec une idée trop cool et le moment où je le visualise terminé en répétition (et du coup me rendre compte que l’idée de départ n’est plus du tout là).

Pour quel type de produits ou secteurs travailles-tu?

Principalement pour la mode, mais également beaucoup aussi pour la décoration et l'ameublement.

Sur quoi travailles-tu en ce moment?

Sur notre prochaine collection SS21, mais aussi sur des commandes pour de très jolis projets à paraître cette année !

Quels sont les salons sur lesquels tu exposes?

Nous exposons sur Première Vision, Heimtextil, la London print design fair et Interfilière depuis deux saisons grâce aux pavillons de la Trame.

Quel est ton meilleur souvenir de salon?

A: Il y en a tant! Déjà c'est là où j'ai rencontré la plupart de mes complices de la Trame, c'est sur Heimtextil par exemple que j'ai discuté pendant des heures avec Coralie de Bleu Cobalt sur les enjeux et les besoins de notre profession, la petite graine de ce qui allait devenir notre fédération.

Que souhaites-tu accomplir dans le futur?

V : Développer encore plus notre clientèle dans le secteur de la décoration. Un secteur que nous affectionnons particulièrement.

Quels conseils voudrais-tu donner aux nouveaux designers qui se lancent?

De s’accrocher ! C'est un métier passionnant mais très concurrentiel, il faut savoir se démarquer, apprendre à ne pas céder aux pressions du marché, et se montrer patient.