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Lucille Boitelle

Présentation du Studio.

Qui se cache derrière le studio ?

Lucille Boitelle

Racontes-nous ton parcours

J'ai d'abord fait des études en design industriel, à la sortie du Dsaa j’ai pourtant un doute. Je rempile alors pour un an en design textile, pensant intégrer des sociétés comme Kvadrat (à la frontière des deux disciplines). Finalement je ne fais pas la seconde année de design textile à l’école je rentre chez Kenzo pour un stage de 9 mois. Je trouve ensuite un poste de designer textile au sein de la maison Pierre Frey, j’y reste presque 5 ans et travaille finalement aussi bien au tissage qu’en renfort aux papiers peints. En parallèle je commence à travailler en free-lance pour la mode, et lorsque je me lance définitivement à mon compte j’ai déjà des projets en route.

Décris-nous ton style.

Je travaille uniquement à la main, et il y a forcément une patte qui en émerge, et qui peut être difficile à caractériser. Cependant, je pense que mon style est empreint d’onirisme et de narration. Il n’existe pas un seul de mes motifs qui ne tire son inspiration d’un souvenir, d’une lecture ou d’un voyage…

Quelles sont tes inspirations/influences principales ?

Mes influences sont réellement multiples, enfant mes parents m’emmenaient beaucoup au musée. Ainsi, j’ai voué très tôt une passion à Matisse, à Séraphine de Senlis, et à Magritte. En grandissant j’ai appris à me nourrir de tout ce qui fait mon identité : les plages du nord, les goûters sous le pommier, les voyages en Italie... Ma dernière (re) découverte, c'est le travail de Sandro Botticelli, tout m’inspire : son approche de la couleur, du rendu du drapé…

Le lieu qui t'inspire le plus ?

Le musée Guimet et le musée d’histoire naturelle, je peux y passer des heures !

Qu’est ce qui a déclenché ta passion pour les imprimés ?

Je ne saurai définir un élément particulier mais évidemment que cela provient de l'enfance. J'imagine que mon amour très jeune pour l'art moderne n'y ai pas pour rien. Il me vient spontanément en tête des Odalisques peintes par Matisse, mises en scène dans un décor orné de papier peint et de tissus colorés.

Ton premier souvenir imprimé.

Une paire de doc martens à fleurs que j'avais eu pour mes 4 ans! J'attends une ré- édition avec impatience !

Décris ton processus de création.

Je n’ai pas un médium de prédilection mais des associations de médiums fétiches ! Craies NEOCOLOR et acrylique, crayons de couleurs et feutres, encres et craie grasse... En revanche, pour le raccord comme pour les colorations, je reste une inconditionnelle de Photoshop.

Quel est ton médium préféré pour travailler et pourquoi ?

J'écoute de manière exclusive France Inter et France culture. Alors merci merci merci Les pieds sur terre, Augustin Trapenard, une vie, une œuvre, Charline Vanhoecker et tous les autres d'être là chaque jour !

Quelle musique écoutes-tu en travaillant ?

Je crois que c'est quand je fais la tournée des éditeurs avec mes dessins, d’une part cela signe la fin d'une collection (et si tout va bien de nouveaux projets à venir), et d’autre part, c'est un moment particulier, un moment de partage. Mes histoires prennent vie. Chacun y va de son anecdote, de ses conseils pour la suite, c'est très formateur.

Pour quels types de produits ou secteurs travailles-tu principalement ?

Principalement pour l'ameublement haut de gamme. Mais j’ai récemment effectué des collab pour le secteur de la mode ou du design produit !

Que souhaites-tu accomplir dans le futur ?

Il y a des éditeurs et des maisons avec lesquels je rêve de travailler depuis très longtemps pour leur sens du savoir faire, et du travail bien fait. J’essaye de travailler en ce sens.

Quels conseils voudrais-tu donner aux nouveaux designers qui se lancent ?

D'être patient !!! Que ce soit pour sortir une collection, pour communiquer sur un nouveau projet, ou pour se construire une clientèle, tout prend du temps !

As-tu vu le métier changer ?

Du point de vue des logiciels, complétement ! C'est fou ce que l'on peut faire dorénavant tout en digital. Mais pour ma part, je garde à l'esprit que ce ne sont que des outils. Ils permettent donc d'aller plus vite, ou d'être plus souple (notamment pour les colorations) mais ils ne font pas l'âme de votre dessin.